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20190326
crédit image : juliendouvier.com
~ƴ~

Elle est seule, à l’instant où le ciel gris et bas,
En limpide miroir, évoque à sa manière :
Les faiblesses d’un cœur qui cadence ses pas,
N’ayant plus ses élans ni sa chaleur dernière

Car malgré tout, ce cœur verrouillé, endurci,
Concède quelquefois une intime existence !
Et tandis qu’elle pleure un Printemps obscurci :
Le cœur s’ouvre au pardon et à la pénitence

Effleurant son visage, en baisers longs soyeux :
La lumière ambiguë (un peu obscurescente)
Passemente sa chair et l’azur de ses yeux ;
Enlaçant et berçant l’âme convalescente

Car, des jours disparus, tout n’est pas effacé !
Si l’amour n’a qu’un temps, le bonheur qu’elle rêve
La dépeint câlinant maint et maint fiancé :
Sans repos ni sommeil ; sans relâche ni trêve.

~ƴ~

© Yánnučój WĄTESŻĄ 27/03/2019

Poème protégé par le Code de la Propriété Artistique et Littéraire [ version consolidée au 11 mai 2017 ] Reproduction interdite sans autorisation écrite de l’auteur.

19 réflexions sur “Obscurescence

  1. Tant l’illustration que le poème est envoûtant. Tes vers sont lumière, derrière ce cœur de fer enfermé dans une cage de cristal, que le temps va défier, et l’amour fissurer. « On ne meurt pas d’amour », mais comme on peut avoir le cœur brisé !

    1. Quand on se figure que l’artichaut est le seul légume doté d’un 💗… Avec la salade !

      Un grand merci pour ces mots touchants, Milena, bibises. 😘🥰

        1. Comme c’est compliqué de dégoter une vidéo convenable sur touyube, je reproduis les paroles de cette petite merveille :

          J’ai vu tes yeux de braise
          Au pied d’une meule de foin.
          Tu revenais des fraises
          Et moi d’l’herbe aux lapins.
          Je t’ai dis « il fait chaud ».
          Tu m’répondis « Pour sûr ».
          Tu m’en avais dit trop.
          Ça m’a fait une morsure.

          Pour sûr !
          – Elle : Qu’est-ce que tu dis ?

          J’t’ai pas offert de fleurs,
          Pour sûr
          Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Mais j’t’ai montré mon cœur.
          Tu l’as pris dans tes p’tites mains légères
          Comme un p’tit papillon de Bruyère,
          Pour sûr.

          Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Tu l’as pris sans chercher,
          Pour sûr.
          Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Tu l’as vite déniché.
          C’est vrai que toi tu l’savais bien
          Que mon cœur, j’l’avais sur la main.

          Mais comme je suis frivole,
          J’ai un cœur d’artichaud.
          Sous la brise il s’envole.
          Je sais que c’n’est pas beau.
          Les feuilles, une à une,
          En les voyant tomber,
          Pour comble d’infortune
          Tu m’les as piétinées.

          Pour sûr !

          Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Que mon cœur est en deuil.
          Pour sûr,
          Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          J’ai pleuré sur mes feuilles.
          J’n’y peux rien, j’ai l’âme trop généreuse
          Et un cœur pour les familles nombreuses.
          Pour sûr,
          Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          C’était clair comme du verre.
          Pour sûr,
          Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Fallait voir à travers. T’es sourde ?
          Mais toi tu m’as tout piétiné.
          Tu m’en as fait du verre pilé.

          Toute ma raison s’égare.
          J’enfante la douleur.

          Quelle sensation bizarre,
          Quand on a plus de cœur.
          Ça me fait un grand vide
          Et de mes deux beaux seins,
          Je n’ai plus qu’un saint Placide
          Et une marque à sein.

          Pour sûr,
          – Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          C’est l’histoire de mon cœur,
          Pour sûr,
          – Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Qui finit dans l’malheur.
          Notre amour est une barque en détresse.
          Va falloir lancer le S.O.S.
          Pour sûr,
          – Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Il fallait qu’ça arrive.

          Pour sûr,
          – Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Je vais à la dérive.
          Adieu la vie et l’aventure

          Oui mais heureusement… que Fluctuat nec mergitur aussi
          – Elle : Qu’est-ce que tu dis ?
          Toi… si tu me r’dis « Qu’est-ce que tu dis ? »…
          J’vais finir par te l’dire… Tu vas voir…

  2. Qu’il est froid, n’est-ce pas, le temps du vide, comme si le cœur était sous cloche, isolé mais vivant. La lumière aimerait entrer à l’intérieur mais ne fait qu’effleurer l’enveloppe.
    Qu’a donc fait ce cœur pour mériter cet exil ?
    Toujours des mots qui résonnent entre envoûtement et réalité, Yann. J’aime !
    Biz et amitié de Dom

    1. Comme toujours avec toi, Dom, qui sait faire la part des choses entre la vue naïve et la vision réfléchie, il y a tes réflexions imagées et justes !
      J’apprécie cette observation judicieuse, pénétrante même, sur ce cœur désabusé qui s’était promis qu’on ne l’y prendrait plus, mais qui, en fin de compte, capitule une fois encore face aux circonstances de la vie.

      Bien amicalement.

  3. J’adore autant le poème, complet, clair et au travers duquel on sent bien comment fonctionne la dame, que la photo plus étrange et ambigüe. Chacun des deux est l’inverse de ce que l’on croit. La photo semble lisible mais porte ses questions, et le poème, dont la forme pas si simple m’a fait relire plusieurs fois pour comprendre la simplicité du fond.
    Bravo !
    Autre point : les commentaires déposés ici sont aussi des oeuvres. Belle compagnie !

  4. Sans omettre, pour composer le triptyque, les paroles de la vidéo « On ne meurt pas d’amour » par Clara Luciani :

    Mon syndrome est inique et contamine l’âme
    Dans les mécaniques full cardiogramme
    J’suis rouillée jusqu’à l’os, faut changer les rouages
    Oui j’étais à la casse d’où mon appareillage
    J’ai peur de m’être bousillée à trop donner à m’allumer
    Je me suis perdue
    Je me suis perdue

    Le mal qui me ronge est sérieux
    Le docteur fera de son mieux

    On ne meurt pas d’amour
    On ne meurt pas d’amour hou-our
    On ne meurt pas d’amour
    Mais j’appelle au secours hou-our

    Il faudrait réparer mais où trouver le courage ?
    De refaire une santé à ce corps, à cette cage
    Il y a certains maux dont on ne guérit pas
    Qu’on guette sous la peau c’est qu’ils dorment là
    Le mal qui me ronge est sérieux
    Le docteur fera de son mieux

    On ne meurt pas d’amour
    On ne meurt pas d’amour hou-our
    On ne meurt pas d’amour
    Mais j’appelle au secours hou-our.


    Merci pour ce coup d’œil perspicace, merci pour l’attention profonde portée à ce poème, j’apprécie cette forme d’esprit méthodique.
    Bien amicalement.

  5. Bonjour cher Yannucoj,

    Mille généreux mercis, d’avoir relevé ce mot étonnant qu’est l’Obscurescence …
    Elle est magnifique votre composition !

    … Un clair-obscurescendit , fait-il Brand-Hissement, … ou Obscrescendisseulement ??? Ce pourrait être une bonne question, trouvez pas ???

    Bien cordiales salutations, 🙂

    1. Salut l’ami,

      Je suis choqué, le terrible, l’impitoyable, robot-censeur Akismet avait rejeté votre commentaire direct à la poubelle, sans m’en informer, et pire encore : apparemment sans un motif sérieux et valable !

      Oui, c’est à vous que je dois d’avoir employé cet énigmatique mot-valise « obscurescence » faisant suite à notre conversation sur une de vos pages de blog. Et je compte bien réitérer !

      Un dictionnaire des mots que les vieux (et respectables) messieurs de l’Académie ont oublié d’inventer ? Très bonne idée !

      Merci pour l’intervention ici, tout en convivialité et finesse d’esprit, comme à chaque fois.
      Mes plus cordiales sympathies.

  6. Une très belle oeuvre poétique Yan, riche et profonde, évoquant l’amour, la mort, à la frontière du clair et de l’obscur , entre le rêve et la réalité; ( image superbe )
     » Et tandis qu’elle pleure un Printemps obscurci : Le cœur s’ouvre au pardon et à la pénitence » J’aime ce passage.

    Merci et bonne soirée
    Amitiés
    Manouchka

    1. Merci de participer aussi activement à la vie de ce blog, Manouchka, par ta présence fidèle.
      C’est un plaisir de constater l’intérêt que tu portes à mes publications, car toutes ces interventions sont importantes et bénéfiques pour m’inciter à continuer.

      Bien amicalement.

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